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2016-08-17T21:56:43+02:00

La vérité sur les sirènes

Publié par Tilancia
écrit le 22/12/2013
écrit le 22/12/2013

Ça y est, j'ai atteint l'âge de percer le mystère de la surface. On ne doit jamais interagir avec les hommes, les anciens disent souvent qu'ils sont trop peureux pour comprendre quoi que ce soit et que cette crainte se transforme en violence. Je trouve ça fort dommage... Je sais qu'en bas, nous rêvons toutes d'une idylle digne du chef d’œuvre de Walt Disney.

J'ai nagé pendant des heures pour atteindre cette petite plage de galets. C'est ici que je vais pouvoir passer officiellement à l'âge adulte. Ma mère m'a longuement expliqué la méthode à suivre : tout d'abord, brosser ses cheveux jusqu'à ce que les grains de sel les fassent scintiller comme le nacre de nos perles. Ensuite, chanter jusqu'à ce que notre voix se perde au fin fond du récif et que les grottes chantent notre écho. Enfin, implorer la grâce de Poséidon.

Ça y est, j'ai tout fait comme il faut. Le soleil semble se rapprocher, la mer vient saluer une dernière fois ma forme originelle et les falaises chantent pour moi. J'en ai gros sur le cœur mais telle est la destinée des sirènes.

Nombreux sont ceux qui croient que nous sommes de féroces créatures, nombreux sont ceux qui tentent de percer notre mystère, mais jamais personne ne le saura. Je pense que l'erreur de compréhension est ce qui vous empêche, vous, humains, de nous trouver. Je crois que grand-mère disait que c'est ceux qui en parlent le plus qui en savent le moins. Elle regardait toujours vos terres en prononçant ça.

Le moment est venu, mes écailles dansent au rythme effréné de l'écume et soudain, je change. Ma queue se lisse douloureusement, mes cheveux laissent place à un nouvel aileron et ma tête s'allonge. Ma vue se brouille et l'air devient tout d'un coup un ennemi mortel. De l'eau. Vite.

Je me décarcasse à atteindre le rivage et soudain je glisse, je flotte, je nage, je revis. Ma vitesse de croisière n'a jamais été si joyeuse et je ressens à présent un malin plaisir à jouer avec les bateaux. Le reflet dans une coque me montre différemment. Je connais cet animal, je suis un dauphin.

Pourquoi seraient-ils si adorables et accessibles ? Je crois, d'après ma petite expérience, que tout repose dans leur nature humaine. Sous cette forme, nous, femmes sirènes, ne représentons plus aucun danger pour vous. Nous sommes condamnées à vous regarder de loin, ou à vous contempler de près, sans jamais vous toucher comme on aimerait tant.

Tilancia

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